L’arbre de connaissance du Bien et du Mal
Je ne crois pas qu’il y ait des hommes mauvais. Pas plus que je ne pense qu’il y ait des hommes bons. Je veux dire, complètement bons ou à l’inverse, complètement mauvais. Tout individu porte en lui une part de bien et de mal, capable du meilleur comme du pire. On est tenté de penser qu’une personne ayant une grande part de mauvais en elle est une personne mauvaise. Pourquoi pas ? Mais que dire alors d’une personne qui fait le mal poussée par un instinct de survie ? Tuer pour sauver ses enfants par exemple ? Fait-elle un acte bon ou mauvais ?
Tous les animaux carnivores tuent pour se nourrir, eux et leur progéniture. Personne ny voit le mal. Du reste les animaux ne semblent commettre aucun acte mauvais. Ils tuent, ils se perpétuent, ils ne commettent aucun crime pour aucune raison. Leurs actes ne sont l’expression d’aucune volonté. Mus par leur instinct, qui dicte à tous les membres d’une même espèce un comportement identique, ils agissent de façon semblable sans qu’apparaisse un individu poussé par une volonté propre, basculant du côté du bon ou du mauvais.
Le bien et le mal sont des qualités proprement humaines.
Dans la Genèse, c’est par l’entremise d’Eve que l’homme y accède. Il devient capable d’énoncer et choisir ce qui est bien ou mal. Ce faisant, il vient de s’extraire du règne animal, du statut d’être créé par Dieu et obtient les moyens de devenir son égal, de créer ses propres tables de la Loi.
Il vient de s’inventer lui-même, il s’est créé.
Il est écrit qu’ils se virent nus et eurent honte.
C’est bien que nu on se juge, on décide de qui est bon ou mauvais car on accède ainsi à une connaissance parfaite/complète de la personne débarrassée de ses vêtements qui ne servent qu’à masquer, tromper, distraire.
