A l'est d'Eden

Dès le départ du paradis, est-ce parce qu’il fût quitté par l’est ? on sentit sur la nuque se réchauffer le sang sous l’effet des lueurs finissantes du dernier soir d’Eden. Eve, sur place, lasse, ne sait ce qu’elle veut.
Eh, vas ! Prie ma Pandora, après la découverte de l’acide pomme cueillie tu ouvriras la pixide d’où s’échapperont tous les malheurs du monde. La route promet l’or riant à l’homme, alors qu’il n’y trouvera que le doute, la peur et l’œil dans la tombe. Le monde était à construire. Vierge, la terre aride dans l’attente des gouttes de sueur perlant du front encore sans ride qui se met à luire.
Le maléfice d’ève, de qui le mâle est fils, jette deux frères sur la route d’une terre inféconde, chacun allant de son côté, l’un comme l’autre sans père veillant ni mère veilleuse.
Caïn plonge le fer dans la terre, l’ouvre, la pénètre, la féconde et en récolte les fruits. épuisé, apaisé par les récoltes à venir, dégouttant de sueur et dégoûté de la route, il plante sa maison.